Emma Papadacci soutiendra sa thèse pour le doctorat en histoire, initulée
« La leçon qu’ils n’oublieront pas ? » Expériences scolaires dans les établissements du secondaire et du primaire supérieur au regard de la Grande Guerre (Angleterre, Pays de Galles – France, 1914-1940)
Sous la direction de Guillaume Piketty (IEP de Paris) et d’Emmanuel Saint-Fuscien (EHESS, LIER-FYT).
Jury :
- Christina de Bellaigue, Associate Professor of Modern History, Exeter College, The University of Oxford
- Jean-François Condette, Professeur des universités, Université de Lille
- Adrian Gregory, Associate Professor of Modern History, Pembroke College, The University of Oxford (rapporteur)
- Laure Humbert, Senior Lecturer in Modern History, The University of Manchester
- Manon Pignot, Maîtresse de conférences HDR en histoire contemporaine, Université de Picardie Jules Verne (rapporteure)
La soutenance se tiendra le lundi 2 décembre 2024, à 14h30, dans les salons scientifiques, 1er étage, IEP de Paris, 1 place Saint-Thomas d’Aquin, Paris VIIe arrondissement.
Pour celles et ceux qui souhaitent venir assister à la soutenance ou simplement au pot de thèse, Emma Papadacci vous remercie de remplir ce formulaire au plus tôt et avant le 20 novembre : https://forms.gle/ZZvCbxTrDYc1SGZ5A
Résumé. « La leçon qu’ils n’oublieront pas » ? Notre thèse s’inscrit dans une histoire sociale et culturelle, comparée et transnationale des expériences scolaires au regard de la guerre de 1914 à 1940. Nous interrogeons les effets de la Grande Guerre dans un cadre précis, celui des mondes scolaires du secondaire et du primaire supérieur britanniques et français, pour embrasser l’adolescence scolarisée entre 11 et 18 ans. Qu’est-ce que le conflit a transformé – ou n’a pas transformé – dans la principale instance de socialisation de l’élite des deux pays européens vainqueurs, depuis l’armistice de 1918 jusqu’à la nouvelle entrée en guerre quelque vingt années plus tard ? En revenant sur le moment majeur constitué par les quatre années du premier conflit mondial, nous distinguons trois groupes d’actrices et d’acteurs scolaires, désormais définis par leurs expériences de guerre respectives. Au sortir de la Grande Guerre, toutes et tous se retrouvent et portent une expérience commune : celle du deuil de masse, intime, national mais surtout ici scolaire, qui submerge l’établissement de 1918 à 1927. Pour cette même période, nous envisageons également les autres reconfigurations, changements et transformations qui affectent les salles de classe. Nous nous arrêtons ensuite sur le tournant 1927-1930 qui marque l’entrée des mondes scolaires dans une phase de démobilisation culturelle et de mise à distance de la guerre jusqu’en 1933. Nous étudions enfin la question des possibles et différentes remobilisations à partir de cette année 1933, et plus encore à partir de 1936, jusqu’à l’entrée dans la Seconde Guerre mondiale qui vient percuter la rentrée d’octobre 1939.
Abstract. “The lesson they won’t forget”? Our thesis is part of a comparative and transnational social and cultural history of school experiences in relation to the war from 1914 to 1940. We explore the effects of the Great War within a specific framework, that of the British and French secondary and post primary school worlds, to cover school-going adolescence between the ages of 11 and 18. What did the conflict change – or did not change – in the main space of socialisation of the elite of the two victorious European countries, from the armistice of 1918 until the new outbreak of war some twenty years later? Looking back over the four years of the First World War, we distinguish three groups in the school community, defined by their respective war experiences. At the end of the Great War, they all came together and shared a common experience: that of mass, intimate, national and, above all, school-based mourning, which engulfed the school from 1918 to 1927. For this same period, we also survey other reconfigurations, changes and transformations that affected the classrooms. We then examine the 1927-1930 turning point, when the school world entered a phase of cultural demobilisation and distancing from the war until 1933. Finally, we consider the question of possible and different forms of remobilisation from 1933 onwards, and even more so from 1936 onwards, until the outbreak of the Second World War in October 1939.
